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Bienvenue sur mon site dédié aux roses anciennes et modernes. Laissez-moi vous conter l'histoire de jardins remarquables, vous présenter des roses méconnues ou oubliées, vous conseiller de beaux livres...

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mercredi 23 janvier 2019

Madame Zoetmans

Dans le club très élitiste des rosiers de Damas, Madame Zoetmans se distingue comme un rosier exceptionnel.
La beauté des roses anciennes se révèle dans sa perfection avec ce rosier très florifère. 
Planté à racines nues en hiver 2016, il a poussé très vite dans mon jardin argileux et m'a offert dès le premier printemps une kyrielle de fleurs, exquisément parfumées. La floraison est précoce, début mai, les boutons ravissants se serrent par 3 ou 4, au bout de tiges souples.

Les fleurs sont d'un crème rosé par temps frais, s'estompant en blanc laiteux dès qu'un soleil généreux les éblouit.
Madame Zoetmans a été obtenue en 1830 par Marest, un pépiniériste parisien qui commercialisa de nombreuses variétés d'Alexandre Hardy, le jardinier en chef du Jardin du Luxembourg.

Damas ou gallique ? Pas évident à première vue de définir sa famille botanique car ses roses prennent typiquement l'aspect des roses galliques : une rosette plate avec les petits pétales du centre recourbés sur eux-mêmes, porté par un arbuste peu aiguillonné.
Traditionnellement, les roses galliques sont censée être rouges, roses ou pourpres donc Mme Zoetmans a été reléguée dans une autre catégorie : par défaut la famille des Damas. 

Mme Zoetmans est un rosier vigoureux mais non raide. Ses branches se courbent à terre sous le poids des roses. Le feuillage reste très sain toute l'année. Une fois défleuri, le buisson reste compact et touffu. Je le taille pour qu'il retrouve une forme érigée.
Sur la photo ci-dessous, on admire Mme Zoetmans, Damas (en haut) et Triomphe de Flore, gallique (en bas) avec leur petit œil vert. On dirait deux sœurs, n'est-ce pas ? 

dimanche 13 janvier 2019

En Anjou : la roseraie Loubert



Les amoureux des roses anciennes connaissent tous la pépinière de Jérôme et Isabelle Chénė, qui commercialise des rosiers anciens et botaniques près d'Angers. Mais l'origine de cette collection est mal connue. 
Un livre vient d'être publié et lève le voile sur l'aventure professionnelle de Raymond et Thérèse Loubert, les créateurs de la pépinière et de la roseraie des 'Roses Loubert'. Ces collectionneurs producteurs, connus au-delà de nos frontières, ont passé toute leur vie à réunir des variétés anciennes (surtout botaniques), à sauver des espèces rares de la disparition.
1963-2019 : 56 ans de passion ! 
Plus de 3000 variétés collectées. Autant dire que cet ouvrage était attendu avec impatience tant il y a à apprendre sur ce couple de rosiéristes emblématiques.  
Amaury Rosa de Poullois, lui-même collectionneur en Bretagne, leur rend hommage et ce recueil de souvenirs et de roses est un véritable manifeste d'affection et d'admiration.
Edition Delachaux et Niestlé, 2018
34,90 €
Les photographies, variées en thème, représentent des roses en gros plan (244), des feuillages (23), des écorces et aiguillons (14), des cynorrhodons (10), des portraits de Thérèse (arrière-grand-mère très photogénique) et des clichés de l'auteur...
Dommage que ce nouveau livre contienne si peu d'images en plan large de la roseraie. J'aurais aimé voir un plan des plantations, des vues en perspective, etc... Les rosiers sont-ils regroupés par espèce ? Comment est organisée la collection ?
On y lit nombre détails historiques et témoignages, en introduction, et c'est intéressant. Raymond Loubert (1930-2015), né en Suisse, avait une formation d'horticulteur et de paysagiste. Il débuta sa carrière dans des pépinières puis poursuivit comme jardinier au Service des Parcs de Genève. 
En 1957, sa rencontre avec Georges Delbard apparaît déterminante, mais les roses ne sont pas encore sa spécialité. Raymond Loubert prend la tête du verger expérimental de l'entreprise Delbard à Malicorne et devient responsable des créations de fruitiers : pommiers, pruniers, cerisiers.
En 1963, pour des raisons familiales, la famille Loubert doit quitter l'Allier pour retourner en Anjou. Ils s'installent aux Rosiers-sur-Loire (quel nom prédestiné !) et fondent leur propre pépinière d'arbres fruitiers, de fraisiers et de rosiers. Le jeune entrepreneur a une solide expérience du greffage mais la production reste trop faible. Ils vivent une décennie difficile, avec peu de moyens et leurs seuls 4 bras pour faire tourner l'exploitation.
Autres rencontres déterminantes : la coopération avec la société Villemorin qui implante sa collection de rosiers modernes chez les Loubert et le partenariat avec l'entreprise Clause.
Grâce aux contrats avec ces grandes maisons, Raymond et Thérèse Loubert augmentent considérablement leur production. Les rosiers modernes font fureur dans les années 70 et 80. Puis le vent tourne, les roses anciennes refont surface. Raymond a déjà une collection de variétés historiques puisqu'il a récupéré les roses anciennes de l'entreprise angevine Pajotin-Chédane et celles de Robichon, dans le Loiret.
 
Couple de contacts et de rencontres, les Loubert continueront à alimenter leur conservatoire de rosiers, en ramenant des greffons de Californie, du Danemark, d'Autriche, du Japon... Leur collection ne cessera de s'agrandir avec toujours ce souci de préservation. 
La rose la plus rare est d'ailleurs la Rosa hultemia persica, « petit rosier jaune, pas plus haut que 40 cm, très difficile à cultiver, quasiment introuvable » 
En 2002, ce patrimoine sera reconnu Collection Nationale pour les taxons botaniques, par le CCVS (conservatoire des collections végétales spécialisées).
Désormais veuve, Thérèse Loubert perpétue l'entretien et le renouvellement de ses rosiers, répartis sur 5 hectares. Elle se révèle très à l'aise devant la caméra et on l'écoute avec délectation nous conter ses roses, dans les différentes interviews. On s'aperçoit qu'une partie de la collection est plantée en rangs, simplement dans l'herbe. Les rosiers sont très espacés les uns des autres et ont pu atteindre leur pleine maturité, en toute liberté. Des images anciennes montrent aussi de grands massifs et une collection d'iris.





Reportages de Patrick Mioulane :



           
 
rosier 'Jubilé Loubert'
Hybride de multiflora (Loubert, 1998)    
             
Depuis une quinzaine d’années, Thérèse Loubert travaille aussi en collaboration avec l'INRA pour connaître les gènes de la résistance aux maladies. Sa collection comprend des rosiers très variés, dont certains en exemplaire unique : un terrain d'études idéal pour les scientifiques. Parallèlement, les chercheurs mènent des opérations de « rejuvénilisation » : certaines espèces sont à la roseraie depuis près d’un demi-siècle et ont tendance à s’épuiser. « Afin d’éviter leur disparition, nous les cultivons in vitro pour leur donner une nouvelle jeunesse. » précise Laurence Hibrand-Saint-Oyant, ingénieur de recherche.
On ne peut souhaiter que pérennité à cette collection, l'une des plus importantes de France.                                         Espérons que la famille ou un passionné reprenne le flambeau.

Roseraie Loubert
Les Brettes
49350 LES ROSIERS SUR LOIRE 

Sources :
http://www.rosesloubert.fr/
http://www.pepiniere-rosesloubert.com/
http://www.inra.fr/changeons-de-regard-sur-nos-rosiers


P.S : Pour les lecteurs du livre 'Roses grandeur nature', il faut lire en page 190 : Rosa parvifolia et non pas Rosa parviflora.


jeudi 3 janvier 2019

7 nouvelles roses anciennes pour mes étrennes


Le Père Noël serait-il jardinier ?  
Il ne m'a pas oubliée...
Quel plaisir d'avoir découvert sous le sapin, 7 cadeaux parfumés !
7 merveilleux rosiers anciens aux fleurs pleines comme je les aime.

Georges Vibert 


 Blanchefleur 


 Ispahan 

Jenny Duval 

 Alba Maxima 


 Parvifolia 

 Jeanne d'Arc


Les plants reçus en racines nues ont profité d'un bon bain de racines pour se réhydrater.
A chaque prévision de plantations, je dessine un croquis en marquant l'emplacement des rosiers à intégrer dans les massifs. En fait, je respecte rarement ce croquis au pied de la lettre car on a toujours des surprises en recevant les rosiers. Certains sont très costauds ce qui augure un grand développement. D'autres sont plus chétifs.
En fonction de l'état du rosier reçu, je modifie alors le schéma de plantation. Dans ce cas précis, les plants réceptionnés d'Ispahan et de Jeanne d'Arc étaient plus fluets que les autres, je les ai donc installés aux endroits où la place est plus restreinte ou en bordure de massif, pour contrôler leur évolution. 
Concernant le mode de plantation, je vous avais tout raconté dans cet article ⏩ les-plantations-continuent : ma-technique.

« Très belle année à tous »