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Bienvenue sur mon site dédié aux roses anciennes et modernes. Laissez-moi vous conter l'histoire de jardins remarquables, vous présenter des roses méconnues ou oubliées, vous conseiller de beaux livres...

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dimanche 29 octobre 2017

La Provence sous la brume

Dans notre imaginaire, la Provence est gorgée de soleil et c'est vrai une bonne partie de l'année. Mais heureusement, le Sud connaît aussi ces moments de brouillard, de lumière froide et de pluie.
Je vous emmène aujourd'hui pour une escapade dans un site classé remarquable surplombant les Alpilles : les Jardins de Saint-André, qui encadrent l'abbaye de Villeneuve-lès-Avignon. Ces jardins méditerranéens de deux hectares, aux accents de Toscane, sont l'oeuvre d'une vie, celle de la poète Elsa Koeberlé.
Portons un autre regard sur ce lieu parsemé de vestiges, aride, balayé par le mistral, en altitude au sommet du mont Andaon. Le ciel est laiteux et les couleurs s'assombrissent. Malgré la douceur de l'air et après l'été indien, l'automne arrive. 

C’est fin 1915, lors d’un séjour à Villeneuve, qu’Elsa Koeberlé découvre Saint-André qui deviendra le cadre de son existence de 1916 à sa mort en 1950. Fille du docteur Koeberlé, ami d’artistes comme Bourdelle, elle rencontre Gustave Fayet, peintre et collectionneur qui est propriétaire depuis 1908 de l’Abbaye cistercienne de Fontfroide, près de Narbonne. 
Gustave Fayet lui achète l’abbaye Saint-André en août 1916.
Elsa Koeberlé investira toute sa fortune à la remise en état des lieux, sans vouloir jamais modifier, par reconnaissance pour l’aide apportée, son statut de « locataire à vie » de Gustave Fayet. Elle sera épaulée dans sa tâche par une amie venue la rejoindre, Génia Lioubow qui mourut en 1944, laissant une œuvre importante de peintre et de dessinateur. 
A partir de 1950, les importants travaux de restauration furent continués par Roseline Bacou, petite fille de Gustave Fayet et conservateur au cabinet des Dessins du Louvre, avec l’appui des Monuments Historiques, les bâtiments et les jardins ayant été classés en 1947. Passionnée, elle se consacrera à la mise en valeur de l’abbaye et ses jardins qu’elle ouvre pour la première fois aux visiteurs en 1990. Après sa disparition en février 2013, sa famille perpétue son œuvre avec autant d’énergie et d’attachement à ces lieux.

le Palais abbatial



les tours de l'enceinte fortifiée 



Le jardin à l’italienne retrace clairement les embellissements faits au XVIIe et XVIIIe siècles avec ses deux très beaux bassins à haute margelle, entourés de parterres de rosiers anciens, santolines, lauriers, glycines… à l’ombre des arbres de Judée. 
Elsa Koeberlé et Génia Lioubow ont recréé cette partie basse du jardin, selon les plans anciens et des modèles italiens. Se retrouve le plan classique du jardin, rythmé d’arbres en pots et de statues dans le style d’une villa toscane du XVIe siècle. Longeant le pied de la terrasse, une pergola aux colonnes de pierre se couvre au printemps de glycines et de roses. Des cyprès encerclant ce parterre mènent aux puissantes voûtes soutenant les bâtiments rasés de l’abbaye du XVIIIe. Sous les voûtes, une vue unique sur le Palais des Papes d’Avignon rappelle l’importance stratégique de ce haut lieu depuis le Xe siècle.
les parterres de rosiers


Couvrant la plus grande partie des jardins, le jardin méditerranéen en terrasse offre une vue exceptionnelle sur les Dentelles de Montmirail, le Mont Ventoux, les Alpilles et le Palais des Papes.
La chapelle, du XIe rehaussée d’une tour d’observation au XIXe, a retrouvé sa silhouette d’origine. Planté d’oliviers centenaires et d’espèces méditerranéennes alliant harmonieusement le végétal au minéral, sans plans précis, ce jardin laisse les plantes s’épanouir librement redonnant vie aux vestiges de l’un des grands monastères du sud de la France.




De nombreuses statues, vasques, poteries décorent ces jardins très féminins.

Vue sur Avignon, depuis les terrasses de l'abbaye

Abbaye de Saint-André
rue montée du Fort
30400 VILLENEUVE-LES-AVIGNON



vendredi 13 octobre 2017

Mon jardin encore bien fleuri

Quelle douceur ! Cette semaine d'automne est merveilleuse et les roses comme la jardinière sont heureuses de profiter de ces 27 degrés journaliers. La piscine et le maillot de bain sont toujours d'actualité mais j'ai tout de même déjà sorti la bêche, le râteau et le sécateur pour faire du nettoyage entre deux baignades.

Blue Boy, Louis Blériot, Magic, Cornelia... 

The Fairy 

Bossa nova 
Les rosiers ont pris beaucoup d'ampleur. C'est le grand fouillis et comme j'aime bien que chacun reste à sa place et à hauteur de mes yeux, je remodèle le volume des plus exubérants. Il y a beaucoup de feuilles mortes aussi qui dénaturent les parterres. 
Mary Rose, The Pilgrim...

Marie Pavie 

Rosemoor
William Shakespeare 2000, en perte de vitesse cet été, a eu droit à une bonne dose d'engrais liquide coup de fouet. J'ai coupé toutes ses vieilles tiges, une nouvelle branche bien forte a poussé à toute allure et la voici en boutons accompagnant deux corolles déjà épanouies. Un must ce rosier anglais, pour sa couleur pourpre et son divin parfum.

 Mon coup de coeur 2017 va à ce basilic vivace, très vigoureux et en constante floraison. Je l'ai déniché dans une jardinerie au rayon "plantes aromatiques", attirée par ses houppettes violettes. Le feuillage dégage une forte odeur. Je ne l'ai pas testé en cuisine. C'est surtout sa valeur décorative qui m'intéresse.
Ocimum kilmandscharicum


Le jardin a accueilli cet automne une plante brouillard, parfaite pour apporter une légèreté visuelle aux massifs. Il s'agit du gypsophile 'White Festival' avec ses minuscules fleurs blanches.
Cette touffe de gaura rose était devenue gigantesque et masquait ses compagnes. Je l'ai taillée en boule et elle forme à présent une plante compacte, moins hirsute.

LE géranium vivace à adopter sans modération. 'Rozanne' est le plus florifère et cache à merveille le pied des rosiers.

Voici l'unique touche d'orange au jardin : Sweet dream est un petit rosier ni très branchu, ni très feuillu, mais avec une belle remontée d'automne.
Impossible de le louper, on ne voit que lui. Cette grosse masse rose pâle appartient à l'aster Nathalia. Il s'est tenu bien droit jusqu'à présent et le voilà, maintenant, alangui sur l'heuchere qui le borde. Il est le dernier aster en fleur, j'attends son ultime soupir pour diviser sa souche en deux.

Marie Pavie 

Bon week-end à tous.

mardi 3 octobre 2017

Exposition Redouté à Paris

Grâce à la générosité du Muséum national d'histoire naturelle, le musée de la Vie romantique, à Paris, organise pour la première fois en France, jusqu'au 29 octobre 2017, une exposition consacrée au peintre Redouté et à son influence. Plus de 250 peintures, aquarelles, objets d’art et vélins sont présentés suivant un accrochage en partie renouvelé, en raison de leur fragilité. Ces oeuvres proviennent de nombreuses collections publiques françaises (musée du Louvre, musée des Beaux-Arts de Lyon, musée de Grenoble, musée Fabre de Montpellier…) et des musées de Belgique. 

En contre-point, près de trente créateurs contemporains montrent la vitalité toujours actuelle du motif de la fleur naturaliste, au sein des collections permanentes du musée de la Vie romantique, grâce à la collaboration des Ateliers d’Art de France.  

Entre science et beaux-arts, Pierre-Joseph Redouté incarne l’apogée de la peinture florale. Surnommé le « Raphaël des Fleurs », il est devenu un modèle encore célébré aujourd’hui, grâce à l’élégance et à la justesse de son interprétation d’une nouvelle flore, venue orner les jardins entre la fin de l’Ancien Régime et la Monarchie de Juillet.
Musée de la Vie romantique
dans l'hôtel particulier Scheffer-Renan


Peintre botaniste, Redouté a contribué à l’âge d’or des sciences naturelles en collaborant avec les plus grands naturalistes de son temps. Il a répondu à leur préoccupation de classement et d’identification de plantes rapportées des quatre continents, en les reproduisant à l’aquarelle sur de précieux vélins avec une rigueur scientifique et un talent artistique inégalés. 





Peintre des souveraines, de l’impératrice Joséphine à la reine Marie Amélie, Redouté fut aussi graveur, éditeur et professeur. À l’époque des progrès horticoles, alors que les dames s’initiaient au langage des fleurs, leurs porte-bouquets, éventails et bijoux étaient le reflet de leur passion botanique. Des tentures, broderies pour des robes de cour, papiers peints et porcelaines… témoignent de cet engouement pour la fleur telle que Redouté l'a sublimée. Une « classe de la Fleur » destinée à l'industrie lyonnaise de la soie éclot au tout début du XIXe siècle, tandis qu’un « Salon des Fleurs» mit à l'honneur un véritable genre pictural.



Portrait de Redouté








LE POUVOIR DES FLEURS, PIERRE-JOSEPH REDOUTÉ (1759-1840) + UN PARCOURS CONTEMPORAIN DES MÉTIERS D’ART 
26 AVRIL – 29 OCTOBRE 2017


MUSEE DE LA VIE ROMANTIQUE 

16 rue Chaptal 75009 PARIS