Éléonore Cruse fait partie de cette génération qui a cherché "à vivre un idéal d'amour et de partage, en lien avec la terre à l'état brut".
Dans le sillage de Mai 68, cette amoureuse de la nature, un brin hippie, a effectué un retour à la terre, d'abord en élevant des chèvres. C'est à Berty qu'elle s'est établie, au fond d'une petite vallée ardéchoise sauvage. Elle n'avait pas 21 ans.
Puis, à partir des années 1980, s'étant découvert une passion pour les roses, elle a rassemblé une magnifique collection de rosiers historiques et a créé sa pépinière et une roseraie à nulle autre pareille : la Roseraie de Berty.
Privilégiant les roses anciennes et botaniques, la Roseraie de Berty est devenue au fil des années l'un des exemples les plus réussis et les plus admirés d'une utilisation naturelle des rosiers dans les jardins. Elle détient environ 1000 rosiers et a obtenu le label Jardin Remarquable.
Depuis 2006, Eléonore Cruse a imaginé à Ruoms, une seconde roseraie ardéchoise, la Roseraie des Pommiers, avec 600 variétés de rosiers. Par ailleurs, cette rosiériste est l'auteur de plusieurs ouvrages sur les roses (entre autres, Roses aux éditions du Chêne).
Dans son nouveau livre, tout juste paru aux éditions Ulmer, Eléonore Cruse partage toute une vie d'expérience et d'apprentissage, qui comblera les amoureux des jardins sauvages.
Encore un livre supplémentaire sur les roses, me dire-vous, oui, mais celui-ci a quelque chose en plus : le témoignage d'une vie. A ma connaissance, rares sont les ouvrages sur les roses où l'auteur rosomane raconte sa propre vie. J'ai juste en mémoire le livre d'Odile Masquelier sur son jardin de roses de La Bonne Maison.
crédit photo : Béatrice Pichon |
Avec 'Les roses au naturel', l'ex citadine devenue paysanne, nous conte son parcours assez incroyable. Le mythe de "la Parisienne qui quitte tout pour aller élever des chèvres dans le Larzac", c'est elle. Il en fallait de l'audace, du courage et sans doute également une dose d'inconscience pour aller s'installer dans une campagne aussi rude et isolée !
Eléonore raconte ses aventures avec passion et pudeur. J'ai dévoré son autobiographie d'une traite. Elle ne semble retenir que le meilleur et pourtant elle a dû en rencontrer des difficultés.
crédit photo : La Féerailleuse |
Je n'ai pas encore visité ses roseraies. Chantre d'un retour au naturel et par lassitude certainement, elle ne désherbe presque plus la roseraie de Berty. Les roses doivent s'épanouir dans un océan de fleurs et herbes sauvages. C'est un concept, aux antipodes de mes habitudes de jardin citadin soigné, mais je suis sûre qu'il s'en dégage une poésie, une ambiance parfaitement en adéquation avec les lieux.
www.roseraie-de-berty.com
Quelques liens de reportages photos intéressants :
- La Roseraie de Berty, à Largentière (07)
- La Roseraie des Pommiers, à Ruoms (07)
- Eléonore Cruse : son jardin d'Eden